mardi 17 juillet 2007

Les Polytechniciens IV

La fascination pour les gadgets

Pour le polytechnicien, tout ce qui compte dans le monde se range dans l’une ou l’autre de ces catégories : a) les choses ayant besoin d’être réparées b) les choses avec lesquelles on a joué quelques instants et qui ont donc besoin d’être réparées. Les polytechniciens aiment résoudre les problèmes. Lorsqu’il n’y en a pas, ils en créent eux-mêmes. Les gens normaux croient que les choses qui fonctionnent n’ont pas besoin d’être réparées. Les polytechniciens pensent qu’il leur manque certaines caractéristiques.
• Aucun EPFLien ne regarde une télécommande sans se demander comment faire pour la transformer en pistolet à neutron.
• Aucun EPFLien ne peut prendre une douche sans se demander si un revêtement en Téflon n’éviterait pas à avoir à se doucher.
• Pour l’EPFLien, le monde est un coffre à jouets rempli de jouets qui n’ont pas été optimisés et auxquels il manque des caractéristiques.
Tout cela est bon pour la société.

La mode et le look

Les vêtements sont la dernière priorité d’un polytechnicien, pour peu qu’ils soient adaptés à la température ambiante. Si aucun appendice ne gèle ni ne fond et si aucune partie génitale ni glande mammaire ne se balancent aux yeux de tout le monde, l’objectif de l’habillement est atteint.
Si on y réfléchit, logiquement, on est la seule personne qui ne soit pas obligée de se regarder. Les polytechniciens se disent que leur apparence ne dérange que les autres et que par conséquent, il n’y a pas lieu de l’améliorer. Avantage non négligeable : la laideur de leur apparence peut pousser les gens à ne pas venir leur parler.

L’adoration pour la science-fiction

Les polytechniciens vouent un véritable culte à tout ce qui a trait à la science-fiction. C’est normal car leurs alter-ego (ingénieur de l’Enterprise, mécanicien de Star Wars, etc.) ont des rôles de héros et il leur arrive même de coucher avec des extra-terrestres. Le polytechnicien s’identifie à eux grâce à un phénomène abstrait. Ça n’a tellement rien à voir avec la dure réalité quotidienne du polytechnicien qui passe sa vie à se cacher du reste du monde et à assouvir ses pulsions sexuelles sans l’aide d’aucune autre forme de vie. On peut penser que la science-fiction continuera de déchaîner les passions aussi longtemps que ça n’aura rien de réaliste (ce qui est sémantiquement évident, je l’accorde volontiers). Elle permet au polytechnicien de sortir de leur triste vie quotidienne.
L’adoration pour la science-fiction mène tout naturellement au culte du jeu-vidéo. Dans le même ordre d’idée, le jeu-vidéo permet à l’EPFLien de sortir de sa triste réalité. Il peut incarner un héros de la 2e Guerre Mondiale, alors que son atrophie musculaire générale et son manque de coordination lui permettent à peine de marcher. Il peut être un grand meneur d’homme, position que son inaptitude à communiquer lui interdit dans la « vraie vie ». Bref, on constatera ici aussi, que le jeu-vidéo constitue en un excellent moyen pour le polytechnicien d’oublier la médiocrité de sa vie.

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