mardi 31 juillet 2007

Tourniquet

Dailymotion et YouTube, c'est sympa, ça permet au monde entier de se filmer et de partager avec la planète ses expériences artistiques et créatrices. On peut voir les choses comme ça. Ou alors on peut se dire que c'est une des pires catastrophes abêtissantes apparues sur internet avec MSN et les jeux en réseau. Le moyen d'expression favori de n'importe quel connard ayant une webcam et étant persuadé que son avis intéresse le reste de la planète. Morceau choisi:





Mais bon, des fois c'est quand même pas si mal.





Les réactions probables à cet article:

- "Pas trop tôt" Edouard, Fred
- "That was great!" Bam Margera
- "J'étais pas si con que ça quand j'ai écrit La fin de l'Homme" Francis Fukuyama

lundi 30 juillet 2007

The Tuxedo

Arrivé à la fin du Paléo, c'est l'occasion d'approfondir nos connaissances en matière de "ceux qui ont les clés". Dans toutes ces manifestations -festival, fête de jeunesse, etc. - on trouve toujours le même personnage. Il se reconnait à deux choses: son habit et son attitude.
Son habit, c'est simple. C'est un t-shirt. Mais pas n'importe quel t-shirt: il y a marqué "staff" dessus. Et du coup, on reconnait facilement l'attitude qui va avec. Imbu de la parcelle minuscule de pouvoir que lui confère son t-shirt, le staffiste se sent pousser des ailes et se mêle absolument de tout. Vous marchez innocemment dans une allée? Il va vous arrêter, "Je peux voir votre billet?" (respectivement "ton" billet si on est dans une fête de jeunesse). Vous vous dirigez vers la sortie? "Tu vas où là, il y a rien par ici?!". Telle la cape de Superman, le t-shirt staff rempli celui qui le porte d'un courage à toute épreuve. Couplé à quelques bières - et ce n'est pas chose rare - son effet s'en trouvera décuplé et dès lors plus rien n'arrêtera le staffiste. Vous êtes assis à un endroit qui ne lui plaît pas, vous avez une mauvaise tête, vous buvez une boisson qui pourrait ne pas avoir été achetée sur place? Erreurs, graves erreurs. Le staffiste usera d'autant de sa médiocre autorité sur vous. Et c'est d'un "Ah non, ça va pas être possible" qu'il sanctionnera toutes vos actions.
L'important pour eux, c'est d'engranger un maximum de cette autorité inutile avant de retourner le lundi à ses études/son rayon/sa comptabilité. Et d'avoir un truc à raconter à côté de la machine à café. Et le pire, c'est que dans ces cas-là, on ne peut pas faire autre chose que ce qu'on vous dit, répondre gentiment et passer son chemin.

samedi 28 juillet 2007

Auto-dérision

Il y a un truc que j'admire et que j'ai jamais été capable de faire moi-même: rire à mes propres blagues. Ca a l'air tout con comme ça, mais j'y arrive pas. Et honnêtement, j'ai une très grande admiration pour ceux qui le font, parce que:
  • Normalement, quand tu racontes une histoire, tu sais comment ça finit, c'est logique. Ben là apparemment pas, puisque ces gens rigolent à la fin. Faut croire qu'ils oublient juste pas trop pour pouvoir raconter, mais suffisamment pour s'amuser soi-même...
  • Ils ont le mérite de se rendre compte que leurs histoires sont pas drôles. C'est un peu comme "Le miel et les abeilles": c'est tellement pas drôle que tu es obligé de ponctuer ta blague par une sorte de rire enregistré qui signifie "c'est là que c'est marrant, vous pouvez rire".
De toute façon, les gens qui racontent des blagues exercent une fascination sur moi. Raconter une blague, c'est faire l'aveu qu'on s'ennuie ferme là où l'on est. Et une fois qu'on l'a racontée, plus moyen de s'en départir: on est devenu le boute-en-train de service et les gens compteront toujours sur vous pour "mettre l'ambiance". Il faut avoir un sacré courage pour tout ça.
Moi je suis pas très fort en blagues, j'en connais qu'une:
Vous savez comment les parents de Ray Charles faisaient pour le punir?

jeudi 26 juillet 2007

Biberon-mousse

L'autre jour j'ai vu un truc qui m'a laissé pantois. On était à une sorte de réception, 4 sur la même table plus deux enfants. Vient la serveuse qui prend notre commande de boissons. La mère des deux enfants commande deux bière sans alcool et un sprite. J'ai beau faire les compte à l'envers et à l'endroit, je comprends pas comment elle va boire ça avec ses enfants. Lorsque la commande est arrivée, j'ai vite compris. Une bière pour elle, et un panaché pour le plus grand de ses enfants, qui devait avoir environ 4 ans. La bière pour elle "parce que ça fait monter le lait" (et donc voila la boisson du plus petit) et le panaché pour son fils "parce qu'il aime bien ça". Si c'est parce qu'il aime bien ça, tout va bien! Moi, ça m'a sidéré. Sans alcool ok, mais pour ce qui est d'encourager une future pratique en lui faisant prendre une sale habitude, c'est très fort.
Je propose alors de continuer dans cette voie d'encouragements et d'incitation en faisant comme suit:
  • Pour ses légumes: les faire sécher, puis les rouler dans du papier pour qu'il les fume.
  • Lui faire sniffer son lait en poudre.
  • Lui donner son chocolat chaud dans des canettes.
  • Lui administrer ses médicaments dans un local d'injection.
Y a des gens qui devraient pas pouvoir avoir de gamins.

mardi 24 juillet 2007

D-Day

Ca y est, les festivaliers ont débarqué. Ceux du Paléo, ça va de soi. Je les ai vu aujourd'hui en ville de Nyon. Et franchement, plus les années passent et plus je me dis qu'ils ont craqué:

  • Au niveau vestimentaire déjà. Plus c'est laid, mieux c'est. Ils doivent faire un concours, c'est pas possible. On pourrait décrire ça comme une mode se situant entre le gros Hollandais au camping et l'étudiant en art moderne. Il y a en effet cet aspect "Je suis moche mais je m'en fous parce que je suis au Festival" couplé au fameux raisonnement "Plus je vais m'habiller n'importe comment et plus je vais affirmer mon identité et donc me faire remarquer" A cela je répondrais "Oui, t'es moche" et "Regarde autour de toi: vous êtes TOUS habillé n'importe comment! T'as pas l'impression de baigner dans le conformisme?"
  • La provenance: ça parle beaucoup Allemand. Ou Suisse-Allemand. Ce qui peut expliquer le paragraphe sur les vêtements. Mais ça n'excuse pas tout.
  • Le mode de déplacement. Il est brouillon et aléatoire. Normal, "on a pas prévu de truc particulier, on est au Paléo et on sort des sentiers battus". Les festivaliers obéissent toutefois à une règle bien précise lors de leurs pérégrinations: c'est celui qui a le pack de bière qui est au milieu.
  • Enfin, tout cela a pour effet de bien compliquer la vie des honnêtes riverains. Comme je suis un peu jeune quand même, on me soupçonne d'être un festivalier et du coup je me fais fouiller à la sortie de chaque magasin. Et j'ai mis un temps pas possible pour aller à l'entraînement, c'était pourtant pas faute d'avoir slalomé entre les voitures.

vendredi 20 juillet 2007

Anderlecht

Dailymotion et YouTube, c'est sympa, ça permet à au monde entier de se filmer et de partager avec la planète ses expériences artistiques et créatrices. On peut voir les choses comme ça. Ou alors on peut se dire que c'est une des pires catastrophes abêtissantes apparues sur internet avec MSN et les jeux en réseau. Le moyen d'expression favori de n'importe quel connard ayant une webcam et étant persuadé que son avis intéresse le reste de la planète. Morceau choisi:

Camp de foot

Il y a une semaine s'achevait un camp de foot que j'ai organisé. C'était sympa, mais il y a un truc que je peux pas supporter: les mamans. Les mamans de joueurs de foot ne sont pas comme toutes les mamans ordinaires, elles se caractérisent par plusieurs traits bien particuliers:
  • Elles sont persuadées que parmi 120 gamins vous allez vous occuper en priorité de celui qui leur appartient. Il est évident que quand vous devez gérer un entrainement ou un tournoi votre seul souci est de savoir si le petit blond au t-shirt rouge a mis sa crème solaire.
  • Si une activité regroupant plusieurs enfants a lieu, elles ne se gêneront pas pour l'interrompre si le besoin s'en fait ressentir (rhabiller son enfant, lui faire une remarque ou vous faire une remarque sur votre sens de l'équité).
Il existe aussi toutes sortes de loi régissant le comportement des mamans:
  • Une loi immanquable: il y a une forte corrélation positive entre le niveau d'absence mentale de l'enfant et celui de ses parents.
  • 2e loi: plus vous avez continuellement puni un enfant pendant toute la semaine et plus il vous déteste, plus la maman sera jolie.
  • 3e loi: moins la maman connait le foot, plus elle vous donnera son avis sur ce que vous devriez faire.
  • 4e loi: plus un enfant sera petit, blond et joufflu, plus vous aurez de chances de rencontrer une mère sur-protectrice.
Bref, des gens absolument insupportables. Elles ne manquent jamais une occasion de se décharger de l'éducation de leurs enfants sur votre dos, mais ça ne les empêchera pas de se mêler de tout.

jeudi 19 juillet 2007

Ca devait arriver

Voila, c'est fait, on l'attendait depuis une bonne dizaine de jours. Quoi? Une étape du Tour de France remportée par un coureur au nom propice aux jeux de mots pourris. En effet, l'étape no 9 entre le Val d'Isère et Briançon a vu la victoire de Mauricio Soler. Il n'en fallait pas moins aux journalistes en panne d'inspiration ou de compétence pour se livrer à ce qui s'avère être leur sport favori - cela dit très sérieusement - à savoir le jeu de mot à la con en guise de titre d'article.
C'est donc la tête prise à deux mains que la plupart d'entre nous ont pu lire "Le nouveau système Soler" ou encore "Soler à l'énergie"...
Le problème, c'est qu'hier c'est Vasseur qui a gagné. Ca prête moins au titre accrocheur et du coup on se sent obligé de faire du journalisme. Du vrai. Encore faudrait-il le pouvoir, donc du côté du 20 minutes ou du Matin polychrome on a plutôt tendance à espérer la victoire d'un autre coureur. Tout est d'ailleurs déjà prêt, il faut juste attendre que le bon coureur daigne montrer le bout de son nez sur la ligne d'arrivée pour pouvoir scander que "Zabel est la victoire", "Mayo a pris" ou encore "Sastre: l'enfer c'est les autres" (si on a pris option philosophie en 1ere année de journalisme mais qu'on a pas très bien écouté).

mardi 17 juillet 2007

Les Polytechniciens

Nombreux sont ceux qui me diront qu'ils ont déjà lu ça. C'est vrai, mais je crois que ce texte que j'ai écrit sur mes voisins il y a plusieurs années mérite sa place dans ce blog.

Arrivant à la fin de ma troisième année d’étude, il m’a semblé qu’il était venu le moment de faire le point sur certaines choses. En effet, mon rôle de sociologue (en formation) me pousse à observer le monde qui m’entoure. Ces trois dernières années m’ont donné de nombreuses occasions de mettre à profit mon sens de l’observation et mon esprit critique, que j’espère avoir pu développer un tant soit peu en milieu estudiantin. Toutefois, s’il est un milieu qui m’a permis de faire maintes observations, c’est bien le TSOL (Transport du Sud-Ouest Lausannois). On y rencontre des gens d’origines diverses, ou plutôt devrais-je dire « des gens pas comme nous ». On comprendra aisément où je veux en venir : les étudiants de l’EPFL. Ces gens ne sont effectivement (pour la grande majorité, cela dit sans vouloir faire de généralisation abusive) pas comme les autres. Ce qui peut être assez frustrant et déroutant pour ceux qui ont affaire à eux. Pour pouvoir y faire face, il convient de comprendre leur mode de vie et leurs motivations. C’est ici ce à quoi je vais tenter de m’atteler. Il conviendrait bien évidemment qu’à ce stade-là de ma recherche, je mentionne mes sources. Comme personne ne va jamais les vérifier, je vais passer outre ce fastidieux exercice. Je mentionnerai simplement que le présent exposé est fortement inspiré d’un autre texte, car j’ai trouvé le texte idéal, reflétant le fond de ma pensée de manière quasi parfaite (bien qu’il ne parle pas des polytechniciens) et j’ai trouvé judicieux (et reposant) de m’en inspirer quelque peu, tout en m’efforçant d’y ajouter nombre d’observations plus personnelles.

Les différents polytechniciens (c’est ainsi que je nommerai les étudiants/professeurs de l’EPFL ou encore les « EPFLiens) ont des caractéristiques communes. C’est pourquoi je ne vais pas faire de différence entre les orientations qu’ils ont prises (informatique, physique, etc.). On l’aura compris, je ne suis pas EPFLiens, j’ai appris à les connaître en les observant. Pour bien les comprendre, il convient de tenter de se mettre à leur place, ou plutôt dans leur tête malgré tous les risques que cela comporte.

Les Polytechniciens II

Tout d’abord, une question s’impose. Comment les identifier ? On s’apercevra par la suite que c’est chose aisée, mais j’ai conscience que pour un non-initié cela peut poser problème. Avant d’entrer dans les détails, il convient ici de faire un petit test. En effet, il se peut que dans votre malheur vous soyez l’un d’entre eux. Pour en être sûr, répondez à la question suivante :

En entrant dans une pièce, vous remarquez qu’un tableau est de travers, vous…

* le redressez.

* n’en tenez pas compte.

* achetez un niveau électronique dernière génération et passez les six mois suivants à concevoir un cadre auto-positionnant qui fonctionne à l’énergie solaire sans cesser de répéter à qui veut (ou ne veut pas d’ailleurs) l’entendre que l’inventeur du clou est un parfait imbécile.

Si vous avez opté pour la troisième proposition, vous ne devriez pas lire ce qui suit. Vous risqueriez d’être vexé ou, et c’est plus probable, de ne pas comprendre la plupart des subtilités. Vous devriez également y réfléchir à deux fois si vous avez pensé « ça dépend ».
Maintenant que les choses sont claires, je vais tenter d’expliquer quels sont les nobles motifs, parfaitement raisonnés, qui se cachent derrière ce que les personnes « normales » perçoivent comme d’étranges comportements. Je rappellerai ici que mon but est de comprendre ces gens et que par conséquent, la suite de mon exposé se fera en tentant d’adopter leur point de vue.

Les Polytechniciens III

La compétence sociale

Il est injuste de suggérer, comme cela a souvent été fait, que les polytechniciens sont socialement inaptes. Ils ont simplement des objectifs différents des nôtres dans les rapports sociaux.
Les gens comme vous et moi attendent des rapports sociaux plusieurs choses irréalistes :

* une conversation stimulante qui amène à réfléchir

* des contacts importants

* une certaine affinité avec d’autres humains

Ces buts sont absurdes et stupides. Le polytechnicien sait que ces soit-disant « conversations stimulantes » portent souvent sur des sujets ridicules tels que la météo, le sport, la politique et les « sentiments ». Ils ne présentent pas la moindre utilité, ni le moindre intérêt.
Les EPFLiens savent que les contacts interpersonnels n’ont pas une grande importance pour eux. L’important pour eux n’est pas « qui ils connaissent », mais « qui en connaît moins qu’eux ».
Le sentiment d’avoir une certaine affinité avec des idiots à base de carbone et d’H2O est aussi réjouissant que de se retrouver menotté avec une loutre épileptique. Je n’en dirai pas davantage. Et si vous croyez que c'est facile de faire des métaphores, essayez pour voir.
Contrairement aux gens normaux, les polytechniciens ont des objectifs raisonnables dans leurs rapports sociaux :

* s’en débarrasser le plus vite possible

* obtenir rapidement l’adresse e-mail de la personne afin de pouvoir parler avec elle grâce à un moyen plus élaboré que la simple et bête parole

* éviter de se faire inviter à des manifestations ennuyantes

* démontrer sa supériorité intellectuelle et sa maîtrise de tous les sujets

La compétence sociale d’un polytechnicien doit être mesurée sur la base de ces objectifs et non pas sur la base des critères farfelus auxquelles se réfère la société. Vu sous cet angle, on s’accordera à dire que les EPFLiens sont des gens très efficaces dans leurs rapports sociaux.

Les Polytechniciens IV

La fascination pour les gadgets

Pour le polytechnicien, tout ce qui compte dans le monde se range dans l’une ou l’autre de ces catégories : a) les choses ayant besoin d’être réparées b) les choses avec lesquelles on a joué quelques instants et qui ont donc besoin d’être réparées. Les polytechniciens aiment résoudre les problèmes. Lorsqu’il n’y en a pas, ils en créent eux-mêmes. Les gens normaux croient que les choses qui fonctionnent n’ont pas besoin d’être réparées. Les polytechniciens pensent qu’il leur manque certaines caractéristiques.
• Aucun EPFLien ne regarde une télécommande sans se demander comment faire pour la transformer en pistolet à neutron.
• Aucun EPFLien ne peut prendre une douche sans se demander si un revêtement en Téflon n’éviterait pas à avoir à se doucher.
• Pour l’EPFLien, le monde est un coffre à jouets rempli de jouets qui n’ont pas été optimisés et auxquels il manque des caractéristiques.
Tout cela est bon pour la société.

La mode et le look

Les vêtements sont la dernière priorité d’un polytechnicien, pour peu qu’ils soient adaptés à la température ambiante. Si aucun appendice ne gèle ni ne fond et si aucune partie génitale ni glande mammaire ne se balancent aux yeux de tout le monde, l’objectif de l’habillement est atteint.
Si on y réfléchit, logiquement, on est la seule personne qui ne soit pas obligée de se regarder. Les polytechniciens se disent que leur apparence ne dérange que les autres et que par conséquent, il n’y a pas lieu de l’améliorer. Avantage non négligeable : la laideur de leur apparence peut pousser les gens à ne pas venir leur parler.

L’adoration pour la science-fiction

Les polytechniciens vouent un véritable culte à tout ce qui a trait à la science-fiction. C’est normal car leurs alter-ego (ingénieur de l’Enterprise, mécanicien de Star Wars, etc.) ont des rôles de héros et il leur arrive même de coucher avec des extra-terrestres. Le polytechnicien s’identifie à eux grâce à un phénomène abstrait. Ça n’a tellement rien à voir avec la dure réalité quotidienne du polytechnicien qui passe sa vie à se cacher du reste du monde et à assouvir ses pulsions sexuelles sans l’aide d’aucune autre forme de vie. On peut penser que la science-fiction continuera de déchaîner les passions aussi longtemps que ça n’aura rien de réaliste (ce qui est sémantiquement évident, je l’accorde volontiers). Elle permet au polytechnicien de sortir de leur triste vie quotidienne.
L’adoration pour la science-fiction mène tout naturellement au culte du jeu-vidéo. Dans le même ordre d’idée, le jeu-vidéo permet à l’EPFLien de sortir de sa triste réalité. Il peut incarner un héros de la 2e Guerre Mondiale, alors que son atrophie musculaire générale et son manque de coordination lui permettent à peine de marcher. Il peut être un grand meneur d’homme, position que son inaptitude à communiquer lui interdit dans la « vraie vie ». Bref, on constatera ici aussi, que le jeu-vidéo constitue en un excellent moyen pour le polytechnicien d’oublier la médiocrité de sa vie.

Les Polytechniciens V

Les rendez-vous et les sorties

Il n’est jamais facile pour un polytechnicien de sortir avec quelqu’un. Les gens normaux déploient toutes sorte de basses stratégies pour se donner une apparence séduisante. Les polytechniciens sont incapables de placer l’apparence au-dessus de la fonction. Ce principe est bon pour la société. On ne voudrait pas en effet qu’un ingénieur mette au point un réacteur nucléaire qui donne simplement l’impression de retenir les radiations. Cela dit, ce principe consiste en un gros désavantage pour les polytechniciens lorsqu’il est question de rapports amoureux.
Les EPFLiens n’aiment pas les conversations banales parce qu’on n’en retire aucune information utile. Il est beaucoup plus utile d’expliquer un problème technologique complexe au premier être humain venu qui se tient tranquille. Malheureusement, il semble que les personnes normales préfèrent qu’on leur introduise un rouleau à pâtisserie dans le nez plutôt qu’on leur parle de technologie.
Cela étant, ce n’est pas une raison pour arrêter de faire part d’importantes connaissances à ceux qui ne le veulent pas. Il arrive parfois que les gens normaux tentent de faire comprendre par la gestuelle aux EPFLiens que la conversation est terminée. L’EPFLien ne tient pas compte de cette forme de communication, car c’est une science des plus inexactes. Un EPFLien est pratiquement incapable de faire la différence entre une marque d’intérêt et un état comateux.
Tout ces constats consistent en de gros désavantages pour ce qui est des rendez-vous amoureux. Heureusement, les polytechniciens ont un atout : ils sont reconnus comme étant de bons partis pour le mariage. En effet, ils sont intelligents, salariés, honnêtes et très utiles dans la maison. S’il est vrai que beaucoup de gens normaux préfèreraient ne pas sortir avec un polytechnicien, la plupart espère en trouver un pour se reproduire. Car il produira des enfants à son image, qui auront des emplois grassement rémunérés bien avant de perdre leur virginité.

N.B. Une récente étude a démontré que, mis en contact avec un polytechnicien, 9 personnes sur 10 préfèrent se fourrer un rouleau à pâtisserie dans le nez plutôt que de l’écouter parler de technologie. La 10e personne a préféré qu’on lui fourre le polytechnicien. Paix à son âme.

Les Polytechniciens VI

L’ego des polytechniciens

Concernant son ego, deux choses comptent pour le polytechnicien : 1) son intelligence supérieure 2) le nombre de gadgets électroniques qu’il possède. Connaissant ces éléments, il est facile de se servir d’un polytechnicien. Le meilleur moyen de faire résoudre un problème à un polytechnicien est de lui dire que le problème est insoluble. Le polytechnicien peut rester plusieurs jours sans manger ni se laver pour résoudre un problème (il faut noter ici qu’il arrive aussi qu’il oublie de se laver sans raison particulière, tout simplement). Et lorsqu’il parvient à trouver la solution, il ressent une poussée d’ego plus forte qu’un orgasme ; même qu’un orgasme obtenu par des rapports avec autrui. Non seulement c’est meilleur sur le moment, mais ça dure aussi longtemps que les autres acceptent de l’écouter raconter son exploit.
Rien ne menace plus l’EPFLien que l’évocation de quelqu’un doté de plus de compétence techniques que lui. Les gens normaux se servent de cette faiblesse pour faire davantage travailler l’EPFLien. Lorsqu’un polytechnicien répond qu’il est impossible de faire telle ou telle chose, il convient de lancer d’un air navré quelque chose du genre : « Je vais demander à Rémi ce qu’il en pense. Il sait résoudre les problèmes techniques complexes… ». Dès lors, le polytechnicien se ruera sur le problème et tentera de le résoudre coûte que coûte.


Tordons le cou aux idées reçues

Il serait faux de penser que tous les polytechniciens sont pareils et répondent à la définition qui en est ici donnée. Il convient de mentionner quelques exemples, rencontrés après avoir interrogé 1306 polytechniciens, afin de le prouver :

* Alain Dupuis, physique 3e année, a le sens du rythme.

* Jean-Philippe Vogt, doctorant en chimie, a eu un 2e rendez-vous galant avant l’âge de 24 ans.

* Séverine Vuille, génie rural 1ere année, est une fille.

* Olivier Kretz, informatique 3e année, se moque de savoir comment fonctionne sa télécommande, du moment qu’elle fonctionne.


Voilà la liste, totalement exhaustive il faut bien l’avouer, de polytechniciens ne correspondant pas à l’image que l’on s’en fait habituellement. Toute découverte d’autres spécimens est la bienvenue.

Les Polytechniciens VII

En définitive…

On notera pour terminer que nombre de polytechniciens n’ont pas conscience de la tristesse de leur existence. Ici encore, il convient de réfléchir en se mettant à leur place. Un week-end dont les activités se réduisent à passer la journée devant son écran à tuer des cyber-amis, se nourrir de produits surgelés et parcourir à pied une distance inférieure à 1.5km est considéré comme particulièrement réussi.

Au regard des éléments précités, on pourrait croire qu’un EPFLien est quelqu’un de particulièrement triste et voué à mener une existence morose. Cela est faux. Il ne faut pas croire que les polytechniciens se plaignent de la futilité de leur vie. Au contraire, ils se considèrent comme les détenteurs de la Vérité. Leur philosophie devrait être adoptée par le reste de la société, tout particulièrement ces imbéciles qui pratiquent du sport, sortent le week-end et qui croient qu’on peut lire un livre sans Acrobat Reader 3.01.
L’évidence nous amène à constater que le polytechnicien a un regard biaisé sur la réalité des gens normaux. A moins que ce soient les gens normaux qui appréhendent mal la réalité. La question est posée, le débat est ouvert. Loin de moi l’idée de prendre parti pour l’une ou l’autre de ces positions, mon rôle d’observateur neutre me l’interdisant…

Ceux qui ont les clés

Pour les débuts de ce blog, il est nécessaire que j'introduise un concept que je risque d'utiliser souvent. C'est celui des gens qui "ont les clés". On me dira que tout le monde a des clés. Certes, mais là c'est particulier.
Ne vous êtes jamais retrouvé confronté à une personne qui détient une parcelle de pouvoir absolument dérisoire, mais qui grâce à cette parcelle réussit à vous faire chier à un point inhumain? Et ils le savent pertinemment qu'ils ont ce pouvoir, ce qui fait qu'ils en usent et (surtout) abusent. Ce pouvoir ridicule peut justement se matérialiser dans une clé. Celui qui va vérifier votre identité 7 fois avant de vous ouvrir. Celui qui sait très bien qu'il va accéder à votre demande mais s'obstine à vous faire tourner en bourrique pour son seul plaisir.
Un videur récalcitrant à l'entrée d'une boîte personnifie assez bien "celui qui a les clés". Les fonctionnaires sont les héros tragiques de cette race d'emmerdeurs: vous avez absolument besoin de tel ou tel formulaire, demande ou autorisation, mais avant de l'obtenir vous devrez subir toutes les humiliations possibles et imaginables. Nécessité d'obtenir un préavis, de fournir une pièce d'identité que vous n'avez pas et par dessus tout besoin absolu de ne pas empiéter sur leur pause...Le fonctionnaire sait qu'il va vous donner votre autorisation, mais il prend un malin plaisir à faire l'exercice de son peu de pouvoir sur vous, juste pour montrer que c'est lui qui décide. Tout ça pour que lors de la pause de midi il puisse commencer toutes ses phrases par un "Je lui ai dit..." ou un "Avec moi ça se passe pas comme ça..." un grand sourire plein d'auto-satisfaction sur les lèvres.

lundi 16 juillet 2007

Arrêts inappropriés

Les gens sont cons. Vous étiez certainement au courant, et si ce n'était pas le cas, vous allez l'apprendre très vite en lisant ce blog.
Mais parfois, ils le sont plus que d'habitude. Et je vous avoue que s'il y a bien un truc qui me mets hors de moi, c'est la propension qu'ont les gens à s'arrêter là où il ne faut pas. Tenez, par exemple, vous allez prendre le train à la gare. Le quai fait au moins 5 km de long. Mais où est-ce que les gens ont eu la bonne idée de se masser? Juste en haut de la rampe qui donne accès au quai. Pas tout le long des dizaines d'hectomètres, non, mais plutôt juste au milieu du passage. Là où tout le monde est obligé de passer pour aller sur le quai.
Pour autant que vous n'ayez pas craqué jusque là, il est fort possible qu'au moment de monter dans le train, vous ayez affaire à la famille italienne. Oui, la famille italienne. Celle qui vient voir ses cousins en train, cousins qui sont venus les accueillir à la gare. Ils pourraient fêter leurs retrouvailles au restaurant, à la maison ou je ne sais où. Mais non, ils le font sur le quai. Juste devant la portière du train. Avec leur 47 valises.
De même, si vous prenez le métro, spécialement aux heures de pointe, où se sont mis les gens? Se sont-ils repartis dans toute la rame? Non, ils se tiennent tous juste devant la porte. En général, vous ne pouvez pas rentrer parce que le métro est rempli. Mais en fait, il n'est pas rempli. Au contraire, il y a de la place au centre, à équidistance de deux portes. Mais apparemment c'est trop demander à tous les imbéciles qui sont rentrés avant vous de faire 2 mètres pour aller s'y installer et laisser de la place devant les portes pour que les gens puissent rentrer.
Toujours dans le même ordre d'idée, vous allez à la FNAC un samedi après-midi. Bon, c'est vrai, faut être un peu con pour faire ça, mais ça peut arriver. Imaginez que deux amis s'y rencontrent par hasard et décident de discuter le bout de gras (si, ça existe comme expression). Il y a deux et seulement deux possibilités topographiques pour qu'ils le fassent: juste après les escalators ou devant la porte d'entrée. Parlant d'escaliers, vous aurez certainement remarqué que c'est là que les gens ont semble-t-il décidé de rattacher leurs lacets ou de répondre à leur téléphone...

Manager d'espace

J'avoue, j'avoue, je me plains beaucoup. Surtout des autres. Mais quand même...
Je commence ce blog en présentant un "métier" mal connu mais qui mérite qu'on s'y attarde:

Manager d'espace dans les transports publics.

Ca a l'air compliqué comme ça, mais en fait c'est assez facile à concevoir, et je suis sûr que vous en avez déjà vu tout plein. Comme le dirait la moitié de mes humoristes préférés: "Pour cela Eric, mettons-nous en situation".
Vous êtes dans le tram. C'est 07h30, il est évidemment bondé. Pas besoin de vous tenir pour ne pas tomber, vous ne pouvez pas tomber. Arrive un arrêt avec son flux de passagers descendant (un peu) et montant (surtout) dans votre rame. C'est précisément à ce moment qu'intervient le manager susnommé. Il (ou elle, il arrive fréquemment que ce soit une vieille femme aigrie) tente par tous les moyens de créer de la place. Que ce soit verbalement "Poussez-vous un peu au fond", "Mais laissez sortir les gens enfin!", "Rhoo, mais c'est pas vrai, j'ai payé ma place, je vois pas pourquoi je pourrais pas m'asseoir." ou physiquement par de mesquines poussettes. Quel que soit le modus operandi, ce sera toujours désagréablement.
Et surtout, c'est toujours dit avec un petit air supérieur du genre "Moi qui suis si supérieur, je vais expliquer à la lie populacieuse en quoi ils sont stupides." Un peu comme moi quand j'écris ce genre de post d'ailleurs...
Quoi qu'il en soit, si je suis déjà bien énervé de devoir me serrer contre des inconnus puant dans les métros, il est clair que si à ce moment j'entends un manager d'espace vociférer sa perception spatiale, ça me donne des envies de meurtres.