Mais la chaîne qui me faisait le plus envie, celle que je voulais absolument avoir, celle devant laquelle je m'imaginais passer des heures et des heures, c'était Eurosport. Je me voyais déjà devant les retransmissions de matchs de foot des 4 coins du continent, des matchs de coupe d'Europe de foot ou de rugby. Bref, tout ce qui se fait de mieux au niveau européen, comme me le laissait supposer mon étymologique intuition.
Lorsque j'ai enfin eu le téléréseau, force a été de constater qu'en lieu et place de tout ça, sur Eurosport on trouve:
- Du foot, oui, c'est vrai. Mais pas vraiment la crème de l'Europe, plutôt la Ligue 2 française. Libourne-St-Seurin contre Boulogne-sur-Mer en match avancé de la 17e journée.
- Le championnat du monde de fléchettes. Des athlètes bedonnant lancent leur fléchettes avec une précision impressionnante, déclarant ainsi aux yeux du monde entier "Je suis un pilier de bar et je l'assume". Coming-out adipeux qui m'a plus d'une fois arraché les larmes au point de zapper sur Escales.
- Le snooker. J'ai toujours pas compris les règles. Une fois les rouges, une fois les pas rouges. Celles-ci on peut les laisser dans la poche, mais pas celles-là. Lach ton com' si tu peux m'aider.
- L'homme le plus fort du monde. Bon, ça, il faut bien le dire, c'est quand même ce qui se fait de mieux. Voir des Lettons de 130 kgs tirer des camions ou porter des tonneaux, ça a quelque chose de jouissif. C'est complètement con, certes, mais jouissif. Je l'explique pas.
- Et tout récemment, compétition qui pourrait détrôner dans mon coeur l'homme le plus fort du monde, le bull-riding. Un cow-boy tente de rester quelques secondes sur un taureau. S'il tombe avant huit secondes et se fait casser la machoire par un coup de sabot: pas bien. S'il tombe après huit secondes et se fait casser la machoire par un coup de sabot: bien.